Pourquoi il faudra réintroduire le français en diplomatie

Le français a longtemps été considéré comme la langue de la diplomatie. Cette tradition remonte à plusieurs siècles, lorsque la France était une puissante force culturelle, politique et militaire en Europe. Du XVIIe au XXe siècle, le français était la langue principale de la diplomatie et des relations internationales, utilisée dans les négociations, les traités et les communications officielles entre les pays.

Duplicité inhérente de la langue anglaise
« perfide Albion »

La critique de l’anglais comme langue de rédaction des traités internationaux repose sur plusieurs caractéristiques de la langue qui peuvent, dans certains contextes, engendrer des ambiguïtés ou des interprétations à double sens. Ces aspects peuvent, en théorie, rendre l’anglais moins idéal pour la précision requise dans le langage diplomatique et juridique. Voici quelques raisons souvent évoquées :

1. **Ambiguïté inhérente** : L’anglais, comme beaucoup d’autres langues, contient une grande part d’ambiguïté inhérente. Des mots ou des phrases peuvent avoir plusieurs interprétations, ce qui peut conduire à des malentendus ou à des interprétations divergentes de textes juridiques ou diplomatiques. Cette caractéristique n’est pas unique à l’anglais, mais elle peut être particulièrement problématique dans le contexte des traités internationaux, où la précision est cruciale.

2. **Homonymes et polysemes** : L’anglais possède de nombreux homonymes (mots qui s’écrivent et se prononcent de la même façon mais ont des significations différentes) et polysemes (mots avec plusieurs significations liées). Cela peut entraîner de la confusion et rendre l’interprétation des textes moins claire.

3. **Expressions idiomatiques et phraséologie** : L’anglais utilise abondamment des expressions idiomatiques, dont la signification ne peut pas toujours être déduite de manière littérale. Bien que ces expressions soient généralement évitées dans le langage juridique formel, leur présence potentielle ou leur utilisation accidentelle peuvent introduire des ambiguïtés.

4. **Structures grammaticales** : Certaines structures grammaticales en anglais peuvent être source de confusion, notamment l’usage de la voix passive qui peut parfois obscurcir le sujet d’une action, ou la flexibilité dans l’ordre des mots qui peut modifier l’accent et donc le sens perçu d’une phrase.

5. **Manque de précision juridique et technique** : Certaines critiques pointent vers un manque de précision juridique et technique dans l’anglais, comparativement à d’autres langues qui peuvent avoir un vocabulaire plus spécialisé ou des constructions grammaticales plus rigides pour exprimer des concepts juridiques complexes.

exemples où la langue anglaise a été choisie parce que plus
vague et permettant des interprétations :

Cependant, on peut évoquer des situations historiques ou des accords internationaux où l’ambiguïté des termes a joué un rôle significatif dans les négociations ou dans l’interprétation ultérieure de l’accord, bien que cela ne se limite pas à une préférence pour la version anglaise.

### Accord sur le nucléaire iranien (Plan d’action global commun, 2015)

Le Plan d’action global commun (PAGC), plus connu sous le nom d’accord sur le nucléaire iranien de 2015, illustre comment l’ambiguïté peut être utilisée dans les accords internationaux. Bien que cet accord ne soit pas un exemple d’une préférence pour la version anglaise pour introduire une ambiguïté intentionnelle, il montre comment les formulations peuvent être sujettes à différentes interprétations. Le PAGC a été rédigé en anglais, et certaines de ses dispositions ont été interprétées de manière variable par les différents signataires, notamment en ce qui concerne la levée des sanctions et les restrictions sur le programme nucléaire iranien.

### Traité de Non-Prolifération Nucléaire (TNP, 1968)

Le TNP vise à prévenir la diffusion des armes nucléaires, à promouvoir le désarmement nucléaire et à faciliter la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire pacifique. Cependant, certaines de ses dispositions sont suffisamment générales pour permettre différentes interprétations, notamment sur l’étendue du droit à l’énergie nucléaire pacifique et les obligations en matière de désarmement nucléaire. Ces ambiguïtés ne résultent pas spécifiquement d’une préférence linguistique mais illustrent comment des formulations peuvent être stratégiquement utilisées pour obtenir un consensus.

### Protocole de Kyoto (1997)

Le Protocole de Kyoto, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, a été sujet à différentes interprétations en raison de la manière dont certains de ses engagements ont été formulés. Par exemple, la flexibilité accordée aux pays développés pour atteindre leurs objectifs d’émission a été interprétée de diverses manières. Bien que le protocole ait été traduit dans les six langues officielles de l’ONU, les discussions sur son interprétation ne tournent pas spécifiquement autour de la langue mais plutôt sur la manière dont les obligations sont définies et mesurées.

Ces exemples montrent que, bien que l’intentionnalité d’introduire une ambiguïté par le choix de la langue soit difficile à prouver, l’utilisation stratégique de formulations flexibles ou interprétables est une réalité dans les négociations internationales. L’objectif est souvent de parvenir à un accord en présence de divergences significatives, en laissant la porte ouverte à des interprétations qui peuvent faciliter un consensus ou une mise en œuvre adaptée aux contextes nationaux spécifiques.

Les différences d’interprétation entre les versions anglaises et françaises de documents diplomatiques peuvent parfois être source de confusion ou de conflit,
surtout lorsque ces documents sont juridiquement contraignants et que chaque mot compte. Bien qu’il soit rare que des versions soient interprétées de façon diamétralement opposée, des nuances dans la traduction peuvent entraîner des interprétations légèrement différentes, parfois avec des implications significatives. Voici quelques contextes dans lesquels les différences entre les versions anglaises et françaises ont soulevé des questions d’interprétation :

1. **La Charte des Nations Unies (1945)** : La Charte des Nations Unies, rédigée en anglais et en français parmi d’autres langues, a parfois posé des problèmes d’interprétation dus aux nuances entre les versions. Par exemple, la différence entre « force » en français et « use of force » en anglais dans le contexte de l’emploi de la force pour le maintien de la paix peut susciter des débats sur l’étendue des actions autorisées sous le mandat de l’ONU.

2. **Les traités de l’Union européenne** : L’Union européenne utilise 24 langues officielles, et tous les traités sont traduits dans ces langues. Les différences subtiles de traduction peuvent parfois conduire à des interprétations divergentes entre les versions, notamment en ce qui concerne les termes juridiques et techniques. Cela peut être particulièrement pertinent dans les domaines de la législation financière et des droits des citoyens.

3. **Le Traité de l’Atlantique Nord (1949)** : Bien que les différences d’interprétation entre les versions anglaises et françaises n’aient pas conduit à des oppositions directes, la précision dans la formulation des engagements de défense mutuelle a été source de discussions, notamment en ce qui concerne la portée géographique de l’article 5.

4. **Accords environnementaux internationaux** : Les accords sur le changement climatique, comme le Protocole de Kyoto ou l’Accord de Paris, sont traduits dans plusieurs langues, et la terminologie technique spécifique au climat peut varier légèrement entre les versions, affectant l’interprétation des engagements des pays.

Il est important de noter que dans la pratique internationale, pour éviter ces problèmes, les traités et documents juridiques importants sont souvent accompagnés d’une clause de parité linguistique stipulant que toutes les versions linguistiques sont également authentiques. En cas de divergence significative d’interprétation, les parties peuvent recourir à l’arbitrage international ou demander un avis consultatif à des juridictions internationales, comme la Cour internationale de Justice, pour résoudre l’ambiguïté.

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